Ce travail porte sur l’étude ethnobotanique et phytochimique des plantes utilisées en phytothérapie pour le traitement des maladies mentales au nord de la République du Bénin. Il vise à répertorier les plantes utilisées et déterminer les composées qui pourraient justifier leur efficacité thérapeutique. La collecte de données d’enquêtes a été faite par des interviews semi-structurés et des focus group sur un échantillon de 251 informateurs. L’Analyse Factorielle de Correspondance, le calcul delaValeur d’Usage et du Facteur Consensuel d’Informateur ont servi de cadre d’analyse des données collectées. Au total, 139 espèces appartenant à 57 famillesont été recenséeset sont utilisées dans la formulation de 284 recettes. Parmi ces espèces, Securidaca longepedunculata, Annona senegalensis et Agelanthus dodoneifolius sont les plus utilisées. Les organes de plantes les plus exploités sont les feuilles (41 %), les racines (31 %) et les écorces (18 %). La décoction (54 %) et le broyage en poudre (43 %) constituent les modes de préparation les plus cités. Les produits sont majoritairement administrés par la baignade (33 %), la voie orale (32 %) et l’inhalation (21 %). Une prospection sur la composition phytochimique des plantes répertoriées a révélé que certains constituants chimiques (alcaloïdes, saponines, tanins, flavonoïdes et terpénoides) pourraient justifier leur utilisation traditionnelle efficace.