L’habitat de la girafe fait face à une dégradation continue liée aux sécheresses épisodiques et à la croissance démographique de la zone se traduisant par des défrichements anarchiques pour augmenter les surfaces cultivées et se procurer du bois de service. Ce qui entraine un dépérissement des ligneux, menaçant du coup dangereusement la survie de la girafe qui les utilise comme alimentation. C’est dans ce contexte que cette étude a été menée pour caractériser l’état des peuplements ligneux dans la zone girafe. A cet effet, un inventaire forestier a été réalisé dans quatre sites les plus fréquentées par les girafes selon un gradient latitudinal Sud-Nord. Un suivi annuel de la croissance du diamètre au collet de 30 plantules de Guiera senegalensis et Combretum micranthum (15 plantules chacune) a été également opéré. En plus du calcul des paramètres dendrométriques, les données ont été traitées par les techniques d’analyse multivariée. Les résultats montrent une faible diversité relative de l’habitat de la girafe. Ce que traduisent l’indice de diversité spécifique de Shannon et l’équitabilité de Pielou. La densité moyenne présente des écarts importants entre les sites de la zone sahélienne et le site situé dans la zone soudano-sahélienne. L’analyse de la distribution des classes de diamètre des différentes espèces montre une structure relativement stable mais qui commence à présenter des signes de dégradation. Il est à noter une variation de la dynamique du diamètre au collet selon les sites et les espèces dans le temps. Ces résultats constituent un outil de gestion et d’aménagement de l’habitat de la girafe. Compte tenu de l’importance de cet habitat pour la girafe, il s’avère nécessaire de prendre de mesures de gestion durable.