Vol.27, N°2 (2025) - Article 4
Étude de farines localement fortifiées ‘’ d’aliment à aliment’’ ‘’sans premix’’ à base de sorgho (Sorghum bicolor (L.) Moench)
Dans un contexte sahélien marqué par une malnutrition persistante, notamment chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes en âge de procréer, cette étude vise à développer des formulations innovantes de farines à base de sorgho fortifiées localement, selon une approche "d’aliment à aliment", sans recours aux « prémix ». L’objectif principal est d’améliorer la qualité nutritionnelle et l’acceptabilité des bouillies infantiles à partir de ressources endogènes. Huit (8) formules de farines à base de sorgho ont ainsi été élaborées en y incorporant, selon des proportions nutritionnellement optimisées, du niébé, de l’arachide, du moringa, du néré et de la carotte. Les analyses physico-chimiques ont révélé des niveaux d’humidité variant entre 4,06 ± 0,05 % et 4,87 ± 0,04 %, une teneur en cendres comprise entre 3,21 ± 0,00 % et 3,36 ± 0,01 %, une richesse en protéines oscillant entre 13,18±0,04 % et 14,11±0,01 %, une teneur en lipides allant de 11,15±0,05 % à 11,90±0,04 %, ainsi qu’une densité énergétique fluctuant entre 423,39 ± 0,94 et 429,94 ± 0,26 Kcal. Ces performances nutritionnelles dépassent celles généralement observées dans les farines fortifiées destinées aux enfants, généralement distribuées aux mères au sein des centres de santé communautaires. Par ailleurs, les résultats d’un test d’acceptabilité sensoriel ont mis en évidence une préférence marquée des mères pour les bouillies fortifiées avec la carotte, suivies de celles enrichies au moringa, traduisant une meilleure adhésion à ces fortifications locales de farines comparativement à celles dites conventionnelles utilisées dans les structures de santé. Ces résultats soulignent le potentiel significatif des ressources locales dans la formulation de farines fortifiées adaptées, culturellement acceptées, et nutritionnellement adéquates. En effet, la performance des formulations de farines issues de cette étude plaide pour leur intégration dans les programmes de lutte pour atténuer la malnutrition au Niger et en Afrique de l’Ouest.