L’objectif de cet article est d’étudier la morphodynamique hydrique et ses conséquences dans le bassin versant de Ogo. De façon spécifique, il s’agit de mesurer les impacts de l’érosion hydrique sur le potentiel agronomique des terres agricoles à Ogo. La méthodologie a permis de mettre en place des dispositifs expérimentaux avec des techniques rudimentaires sur les hautes terres du Dièri pour étudier l’érosion par ruissèlement et mesurer les pertes de fertilité grâce à des parcelles d’expérimentation. Des prélèvements d’échantillons et des analyses sont réalisés sur les terres de bas fond (Walo) pour apprécier la texture des sols. Les mesures in situ sur les terres du Diéri montrent des pertes en matière fine qui sont estimées à 68,81 kg/ha (argile), 38,51 kg/ha (limon), 146,33 kg/ha (sable très fin) ; à 54,68 kg/ha (argile), 29,92 kg/ha (limon), 140,60 kg/ha (sable très fin) et à 63,51 kg/ha (argile), 38,95 kg/ha (limon), 117,45 kg/ha (sable très fin), en moyenne. Cette dégradation du potentiel agronomique des terres agricoles est accompagnée de pertes en matières organique et nutritive. En moyenne par an, les pertes sont de 26,22 kg/ha de calcium, de 29,82 kg/ha de potassium, de 30,2 kg/ha d’azote et 27,12 kg/ha de phosphore. Les résultats d’analyses montrent une prédominance de la fraction sableuse sur les terres de Walo qui étaient jadis argileuses.