Vol.18, N°1 (2021) - Article 7
Évaluation de l’activité larvicide de Bacillus thuringiensis vis à vis des larves du 4ème stade de moustique domestique Culex pipiens (Diptera : Culicidae )
Dans la recherche de méthodes alternatives à la lutte chimique, pour diminuer l’incidence et les préjudices des arthropodes parasites et déprédateurs, l’utilisation des biopesticides est de plus en plus développée. Par rapport aux pesticides chimiques conventionnels, ces biopesticides sont plus spécifiques aux ravageurs cibles, efficaces en petites quantités et rapidement décomposable sans laisser de résidus toxiques (1). Utilisée mondialement en tant qu'insecticide biologique, la bactérie Bacillus thuringiensis est caractérisée par la formation d'un cristal protéique composé de plusieurs toxines à effet entomocide. C’est dans cette perspective que s’insère la problématique de notre travail, dont l’objectif est de déterminer l’activité larvicide des spores et des toxines extraites d’une souche locale de l’entomapathogène Bacillus thuringiensis, vis-à-vis des larves de 4éme stade de Cx.pipiens. Trois concentrations sont retenues, pour chaque variante (pour les spores D1 = 108 spores /mL, D2 = 107 spores /mL et D3=106 spores/ml - pour les toxines D1 = 5 µg/100 mL, D2 = 2.5 µg/100 mL et D3 = 1.25 µg/100 mL). L'essai est réalisé avec 3 répétitions comportant chacune 15 larves. Les pourcentages des mortalités obtenues sont corrigés et soumis à une analyse de Probits. Les concentrations létales 50 sont obtenues, à partir des équations de droites de régression, exprimant les pourcentages de mortalités corrigées en fonction des Logarithmes décimaux des doses. Les coupes histologiques au niveau de tube digestif sont réalisées selon la technique de Martoja et Martoja. Les résultats révèlent qu'aux fortes concentrations en inoculum, les mortalités étaient beaucoup plus élevées que pour les faibles concentrations. Pour l’ensemble des résultats, les 100 % de mortalités sont enregistrées au 7ème jour pour les spores et toxines. Le tableau symptomatologique qui suit l'infection, fait apparaitre des malformations morphologiques, un arrêt de prise de nourriture, une diminution des mouvements et un blocage de l'exuviation nymphale, chez les larves traitées comparativement aux larves témoins de même âge. L’étude histologique, réalisée après 24 h d'exposition aux toxines extraites de Bt (Cl50) a fait ressortir, une forte altération dans la structure de tube digestif des larves infectées, comparativement aux larves saines