Vol.17, N°4 (2020) - Article 9

Implications socioéconomiques de la production du sésame dans le canton Tagal, Sud-Ouest du Tchad : une analyse par les acteurs

Le sésame est produit au Tchad depuis des lustres sous la forme d’une culture secondaire de subsistance. Depuis le début des années 2000, il prend progressivement, dans les systèmes de production agricoles notamment dans la partie méridionale du pays, un statut de culture de rente majeure aux côtés du coton. Dans le canton Tagal, situé dans la province tchadienne du Mayo Kebbi Ouest, frontalière avec le Cameroun et porte d’entrée pour les échanges commerciaux avec le Nigéria, le sésame connaît une constante progression en termes de superficies emblavées et de nombre d’exploitants. L’objectif de cette étude est d’examiner l’impact socioéconomique du sésame à Tagal afin d’évaluer les changements qui y sont apportés par l’essor de cette culture. La méthodologie privilégie une démarche hypothético-déductive avec, comme méthodes de collecte des données, l’observation, la recherche documentaire et l’enquête de terrain. Au vu des résultats obtenus, le sésame constitue une source de revenus substantielle car il permet de dégager une marge bénéficiaire d’environ 120 000 à 150 000 francs CFA à l’hectare pour les producteurs et qui atteint 400 000 francs CFA pour les commerçants grossistes. Sa production améliore le niveau économique, l’alimentation, la santé et l’éducation dans les communautés rurales où cette culture est pratiquée. Toutefois, des efforts de pérennisation méritent d’être consentis pour inscrire les implications socioéconomiques de cette culture dans la durabilité. Cette étude montre que le sésame, qui sort de sa marginalité, apparaît comme l’un des produits agricoles à promouvoir par le Tchad dans le cadre des filières porteuses,aux vues desconditions physiques propices et de ses implications sociales et économiques profitables pour les acteurs agricoles.

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