Vol.17, N°2 (2020) - Article 9
Caractérisation des conflits hommes-faune dans la Réserve de Biosphère de la Mare aux Hippopotames en zone sud soudanienne du Burkina Faso
La Réserve de Biosphère de la Mare aux Hippopotames constitue l’une des principales aires protégées du Burkina Faso qui abritent une abondante population d’hippopotames et d’autres espèces emblématiques de faune sauvage. Malheureusement, la pression foncière autour de cette réserve engendre des conflits hommes-faune mettant à rude épreuve les stratégies de gestion et de conservation durable de cette entité. Cette étude vise à identifier les animaux sauvages responsables des conflits hommes-faune dans les champs, inventorier les cultures les plus ravagées, estimer les superficies dégradées dans les différents villages, identifier les techniques de refoulement employées par les producteurs agricoles et à déterminer les types de dédommagement préférés par les victimes. Pour ce faire, des données ont été collectées auprès de 73 acteurs à travers des enquêtes semi-structurées couplées avec des prospections dans les parcellesde cultures de la réserve. Ces données ont été analysées sur la base des statistiques descriptives en utilisant la fonction «Tableau croisé dynamique » du logiciel Excel 2013. Les résultats montrent que les oiseaux (Passer griseus, Poicephalus senegalus, Psittacula krameri, Quelea quelea ), l’éléphant (Loxodonta africana), les singes (Erythrocebus patas, Chlorocebus tantalus et Papio anubis) et l’hippopotame (Hippopotamus amphibius ) sont les espèces responsables des pertes sur les cultures. 59,6 % des enquêtés ont déclaré que les oiseaux et l’éléphant sont les animaux qui causent le plus de dommages aux cultures. Les dégâts sur les cultures varient de 7,29 % à 33,78 % de la superficie totale des champs. Douze (12) cultures sont citées comme les plus dévastées par les animaux parmi lesquelles les cultures vivrières dont le maïs (39 %), le riz (13 %) et le sorgho (12 %). L’émission de bruit assourdissant est retenue comme étant la technique répulsive privilégiée (47,97%) par les populations pour refouler les déprédateurs. 54% des personnes victimes préfèrent recevoir un dédommagement en espèce.