Vol.15, N°6 (2019) - Article 18
Contribution de l’élevage urbain à la sécurité alimentaire : stratégies d’adaptation des éleveurs de bovins dans le District d’Abidjan, Côte d’Ivoire
Les pratiques et stratégies d’alimentation de bovins face à la forte urbanisation galopante dans la ville d’Abidjan ont été analysées à travers des relevés et des enquêtes de terrain auprès des éleveurs dans six communes de ladite ville que sont Abobo, Cocody (Angré), Port-Bouët, Yopougon, Bingerville et Anyama. Elle a montré que des six sites d’élevages anciennement identifies en 2007, seul le tronçon Port Bouët-Grand Bassam, est la zone qui regorge encore plus d’éleveurs de bœufs. Soixante-dix éleveurs, tous des hommes, ont été soumis à un questionnaire portant sur les pratiques alimentaires des bovins, les ressources alimentaires, les pratiques sanitaires et la perception sur l’impact de l’urbanisation sur leur cheptel. L’embouche bovine représente l’activité la plus pratiquée par les éleveurs. Les sous-produits sont principalement utilisés dans l’alimentation des bovins. Les animaux sont gardés en stabulation dans des concessions clôturées et des parcs en bois. Dans ces habitats les équipements sont souvent constitués de matériaux de récupération. Les pneumopathies, la fièvre et les parasitoses gastro-intestinales sont les pathologies majeures rencontrées. Pour y remédier, les éleveurs ont le plus souvent recours à l’agent vétérinaire dans 77 % des cas. Cependant, certains éleveurs associent l’automédication avec les soins vétérinaires. Pour les éleveurs, la dynamique de développement et la forte urbanisation de la ville, constitue un obstacle au déroulement de leur activité, la disparition des zones d’élevages et de pâturages entrainant trois types de contraintes : alimentaires, sanitaires, et celles liées à la commercialisation.