La présente étude aborde la vulnérabilité des ressources halieutiques de la rivière Sô face aux différentes sources de pollution engendrée par les activités anthropiques dans la Commune de Sô-Ava. A l’aide d’un questionnaire, d‘un guide d’entretien et par observations directes des données ont été collectées et analysées grâce au logiciel Excel. Le niveau de pollution a été apprécié en soumettant des échantillons d’eau à des analyses physico-chimiques, organiques et bactériologiques grâce à un appareil multifonction, un spectrophotomètre et un disque de Secchi. Les résultats ont montré que cette rivière est fortement polluée du point de vue chimique, organique et bactériologique. Sur les 339 personnes interrogées, toutes y rejettent des déchets ou sur les berges, y compris les excréta provenant des latrines construites en matériaux précaires sur ce plan d’eau. De plus, le transport illicite des produits pétroliers par voie fluviale, les effluents domestiques urbains et industriels ont contribué à la pollution de cette rivière. Ainsi la présence de coliformes thermotolérants (12.103 - 244.103 / 100 mL), entérocoques fécaux (3.103 - 1106. 103 / 100 mL) et Escherichia coli (0 - 116. 103 / 100 mL) révèle une contamination fécale de la rivière Sô. De même, la présence du nitrate (<80 mg / L), d’ammonium (<15 mg / L) et du phosphate (<2 mg / L) en faibles quantités a révélé une pollution chimique qui influe sur la vie des organismes aquatiques. En outre, la teneur élevée de la demande chimique (23,16 - 48,2 mg O2 / L) et biochimique en oxygène (8 - 19 mg O2 / L) de l’eau révèle une pollution organique des ressources halieutiques présentes dans ce milieu. Il est urgent que les autorités et ONG prennent des mesures pour améliorer la qualité de l’eau de cette rivière en vue de protéger la biodiversité aquatique et la santé des populations.