Les secteurs inondables des vallées sont réputés pour leur forte potentialité agricole en raison de la recharge périodique en éléments fertilisants et de leur meilleure alimentation en eau. Mais ces secteurs sont également vulnérables aux effets des aléas hydroclimatiques qui peuvent y causer des dégâts très importants. La présente recherche est une contribution à l’étude du bilan hydrique et ses implications sur la production agricole dans les secteurs inondables du bassin inférieur du fleuve Ouémé. A partir des données de précipitation et de l’évapotranspiration potentielle de 1951 à 2010, les besoins en eau du maïs et du niébé ont été déterminés à leurs différentes phases végétatives et comparés à la disponibilité saisonnière de l’eau dans le bassin à travers le bilan hydrique. Les investigations de terrain ont permis d’appréhender les différentes contraintes hydriques et d’évaluer leurs incidences sur la production agricole d’après les producteurs. Dans le bassin, la période de novembre à février est déficitaire du point de vue du bilan hydrique. La deuxième décade du mois de Juin est parfois une période humide défavorable au maïs et au niébé en ce sens qu’elle est marquée par des écoulements supérieurs à 100 mm voire plus de 200 mm alors que les cultures entament leur période de sénescence où l’activité vitale de la plante est au ralenti. En année pluviométrique moyenne, trois campagnes agricoles peuvent être conduites avec succès dans le bassin inférieur de l’Ouémé tandis qu’au cours des années déficitaires ou excédentaires, le calendrier des activités est compromis et devient peu opérationnel. Pour la contre saison, en années déficitaire, la faible quantité de pluie et la réserve utile en eau du sol n’arrivent pas à satisfaire les besoins en eau des cultures de maïs et du niébé. Les indices d’humidité étant négatifs, il s’en suit des flétrissements des plants sans oublier des pertes de récoltes.