La présente étude a pour objectif d’analyser l’impact de la culture du sésame sur le sol au Tchad et notamment dans la province du Logone occidental. Depuis la crise cotonnière des années 1990 - 2000 au Tchad, le sésame se montre de plus en plus imposant dans les savanes tchadiennes comme culture de substitution après l’arachide qui a aussi montré ses limites. Spéculant sur le cash à obtenir, les producteurs de la rente dégarnissent en moyenne 3 à 4 ha /personne/an le sol de sa couverture végétale. Telle que pratiquée, la culture du sésame compromet la durabilité de la productivité agricole, accentue les conflits fonciers et accélère le processus d’érosion dans la zone de production. La méthodologie utilisée a consisté à faire une étude comparée de cette culture des années d’avant 2003, année de son envolée et celle de 2003 jusqu’à 2022. ArcGIS a été utilisé pour réaliser des analyses spatio-temporelles de l’évolution du couvert végétal ligneux. Les résultats ont montré que 73 000 ha sont occupés par le sésame soit 37,41 % du total des défrichements dans la province pour la campagne 2021/2022 alors qu’elle n’était que de 28 000 ha dans les années 2002. Cette évolution a accéléré le processus d’érosion dans la province du Logone occidental.