Vol.9, N°3 (2013) - Article 5

Agriculture, bois de chauffe et déforestation de la colline de Bas-Oubangui en Centrafrique : comparaison des coûts et bénéfices

Les questions de dégradation des ressources naturelles renouvelables et plus spécialement celles relatives aux étendues forestières deviennent de plus en plus préoccupantes. La forêt de la colline de Bas-oubangui en Centrafrique n’est pas épargnée par ce phénomène. Elle a amorcé sa dégradation en 1977 qui s’est aggravée avec la crise politico-militaire que le pays a connue de 1996 à 1998 causant ainsi une perte de 582 ha, soit 63,6% de la surface initiale, au profit principalement de l’agriculture et de la coupe du bois de chauffe. Cette dégradation a provoqué notamment une hausse des températures qui atteignait 42°C à Bangui en 2000 alors que la température sur l’ensemble du territoire varie entre 20°C et 35°C. L’objectif de l’étude est de comparer les coûts, perçus par les populations de Bangui, relatifs à la destruction de la forêt de Bas-oubanguien Centrafrique aux bénéfices d’une utilisation productive agricole et de bois de chauffe. Les coûts révélés par les populations sont déterminés par l’application de la méthode d’évaluation contingente pour un programme de protection. Les coûts de gestion ont été évalués par rapport aux subventions allouées pour la protection de cette forêt. Enfin les bénéfices générés par la production agricole et le bois de chauffe ont été évalués par rapport à la surface forestière détruite. Les estimations conservatrices évaluent ainsi le coût d’un programme de préservation à 137.460 FCFA par ha et par an, le consentement à payer des populations à 315.140 FCFA et les bénéfices de la production agricole et du bois de chauffe à 86.000 FCFA, ce qui ne justifie pas la dégradation de la forêt de Bas-Oubangui.

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