Vol.7, N°1 (2011) - Article 7
Restauration de plages nues d’une brousse tachetée au Niger
Un essai de restauration de plages nues d’une brousse tachetée dégradée du Parc National du W au sud ouest du Niger a été installé en 2007. Cet article établit le bilan de cette restauration réalisée par la plantation d’espèces locales dans des ouvrages antiérosifs du type tranchées sylvopastorales. Dans la zone témoin et dans la zone mise en défens par une clôture, le taux de survie des plants mis en place, leur croissance en hauteur et en diamètre, la composition et la diversité floristique des herbacées ont été suivis pendant trois ans (2007-2009). L’effet des ouvrages antiérosifs sur l’humidité du sol a été évalué pendant la première année. Les analyses démontrent une amélioration nette des conditions écologiques du site d’expérimentation, qui évolue progressivement vers l’état d’une brousse tachetée, qui est l’écosystème de référence. L’amélioration de l’humidité du sol induit des conditions beaucoup plus favorables pour la couverture végétale. La richesse floristique dans la zone-témoin est passée en trois années de 16 à 49, la diversité α de 2,1 à 4,42 et l’équitabilité de Piélou de 0,59 à 0,78. Dans la zone clôturée (mise en défens), la richesse floristique, la diversité α et l’équitabilité de Piélou sont respectivement passées en trois ans de 14 à 43, de 2,26 à 4,22 et de 0,53 à 0,79, ce qui traduit une amélioration progressive de la flore. Acacia senegal et Bauhinia rufescens ont enregistré les plus forts taux de survie et les plus importantes croissances en hauteur et en diamètre. Les mortalités élevées des A. seyal et Ziziphus mauritiana sont vraisemblablement liées à la forte concentration de rongeurs que la présence d’une clôture ne gène guère. La pose coûteuse d’une clôture n’est efficace que contre les grands mammifères, ce qui se traduit toujours par une croissance en diamètre et en hauteur supérieure pour la zone clôturée.