Ce travail a pour objectif d’évaluer la sensibilité de Helicoverpa armigera à la Cyperméthrine (pyréthrinoïde) et à l’emamectine benzoate (matière active alternative, de la famille des avermectines), largement utilisés dans les programmes de protection du cotonnier au Bénin. Pour y parvenir, la méthode des flacons imprégnés (dose diagnostic de 35 et 10 µg de matière active, respectivement) a été utilisée en 2021 sur des chenilles collectées dans six communes du Bénin (Kandi, Banikoara, Ségbana, N’Dali, Savalou et Savè). Les résultats ont montré que la survie moyenne des chenilles de H. armigera passe de 75,3 ± 0,73 % à 55,3 ± 1,08 % respectivement après 24 heures et 48 heures. Ce taux est passé à 50,8 ± 1,15 % à 72 heures. Sur l’ensemble des communes, H. armigera est plus sensible à l’Emamectine comparativement à la Cyperméthrine. De plus, H. armigera est moins sensible aux traitements dans la commune de Banikoara que dans toutes les autres communes. Ce résultat suggère une perte de sensibilité à l’émamectine benzoate dans certaines populations du ravageur à Banikoara. Les insecticides à base de la cyperméthrine ne peuvent pas être encore utilisés en première fenêtre du programme de protection phytosanitaire du cotonnier à cause de la résistance que présente toujours H. armigera vis-à-vis de cette famille chimique. Outre de vérifier l’occurrence d’échecs de traitement au champ liées à cette perte de sensibilité, il convient de sélectionner des alternatives pour remplacer, à terme, ces matières actives dans les programmes de protection phytosanitaire des cotonniers.