Vol.25, N°6 (2024) - Article 2

Conflits Hommes-Hippopotames Communs (Hippopotamus amphibius Linné, 1758) dans les Départements de Bettié et de Toumodi en Côte d’Ivoire

Les activités anthropiques à proximité de la faune sauvage notamment des Hippopotames conduisent à un accroissement des conflits Hommes-Hippopotames dans le domaine rural. En vue de contribuer à la prévention et à la gestion de ces conflits, cette étude a été initiée avec pour objectif de caractériser les conflits Hommes Hippopotames en bordure et sur les fleuves Comoé et Bandama. Ainsi, de novembre 2022 à décembre 2023, des prospections suivant la méthode de RECCE et d’Attwell ont permis de réaliser des observations sur les activités des Hippopotames et des populations humaines aussi bien en bordure et sur les fleuves. Ensuite, des enquêtes auprès des communautés ont été conduites pour évaluer les interactions Hommes Hippopotames. Les résultats indiquent des activités simultanées entre les Hippopotames et la population humaine riveraine des cours d’eau aussi bien sur les fleuves que sur la terre ferme. Cela engage donc un risque de conflits direct à travers des interactions physiques et indirect entre les Hommes et les Hippopotames. Les enquêtes conduites sur 196 personnes dans les deux Départements ont permis de mettre en lumière plusieurs types d’activités et de dégâts causés par les Hippopotames. Les dégâts ont plus concerné les champs de riz (25 %) et les filets de pêche (41 %) à Toumodi puis les champs de cacao (13 %) et les filets de pêche (31 %) à Bettié. Lors des enquêtes, il a été mentionné à la fois des blessés (29 %) à Bettié et à Toumodi (6 %) mais uniquement des pertes en vie humaines (8 %) à Bettié. La majorité des personnes interrogées n’avaient aucun moyen de lutte contre les Hippopotames à Bettié (71 %) et à Toumodi (82 %). Mais, la minorité des enquêtés utilisaient des méthodes traditionnelles peu efficace pour réduire voire arrêter les dégâts. Un zonage sur les rives et une sensibilisation sur les zones à risques des fleuves Comoé et Bandama sont recommandés pour réduire significativement le risque de conflits Hommes–Hippopotames Communs.

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