Les morsures de serpents et les envenimations qui en résultent sont encore un sujet de préoccupation majeure dans de nombreuses régions du monde particulièrement en Afrique subsaharienne. Pour faire face aux envenimations ophidiennes, 80 % de la population àrecours à la médecine traditionnelle pour ses soins de santé, du fait du coût onéreux du traitement, de l’absence de Sérum Anti Venimeux (SAV) et surtout l’éloignement des infrastructures sanitaires. Cette étude visait à inventorier les plantes utilisées dans les pratiques traditionnelles sur les envenimations ophidiennes et à caractériser les composés phytochimiques responsables des guérisons. Pour se faire, une enquête ethnopharmacologique a été réalisée dans le Département de Katiola par un entretien semi-structuré à l’aide d’un questionnaire. Elle s’est déroulée dans cinq (5) localités du Département de Katiola. Elle a permis d’inventorier sept plantes utilisées par les guérisseurs pour traiter les morsures de serpent et envenimations. Les recettes utilisées étaient monospécifiquesà 57,87 %. Les feuilles sont à 47, 83 % les drogues entrant dans la préparation des recettes. Dans la majorité des cas, les guérisseurs n’ont recours qu’à des ressources naturelles (plantes, animaux, minéraux) pour le traitement des envenimations. Dans certains cas, la récolte des plantes et les traitements sont accompagnés d’incantations. Le criblage phytochimique a permis de montrer la présence des polyphénols, tanins, flavonoïdes, alcaloïdes et saponines. Ces composés sont doués de diverses activités pharmacologiques bénéfiques pour la guérison des envenimations. Les plantes utilisées par les praticiens contiennent des phytocomposés qui justifieraient leur utilisation en médecine traditionnelle. Elles constitueraient ainsi une alternative dans la prise en charge des victimes d’envenimations.