L’estuaire joue un très grand rôle pour la survie de l’humanité (pêche, tourisme). Face aux effets de la dynamique sédimentaire (envasement, comblement et colmatage), ce milieu de transition est devenu vulnérable. Il est donc nécessaire de connaitre les conditions de sédimentation des sables. L’objectif de cette étude est de mettre en évidence les mécanismes qui ont contrôlé le transport et l’accumulation des sédiments dans l’estuaire du fleuve Sassandra. Deux méthodes ont été appliquées sur les grains de quartz de 250 et 300 µm : la morphoscopie et l’exoscopie. La morphoscopie est une technique dont le principe est l’étude dissociée de la forme et de l’aspect du grain. L’exoscopie est une technique qui étudie simultanément les traces mécanique et chimique laissées par les agents de transport. Les résultats obtenus montrent : une très forte proportion de grains anguleux à subangeux, traduisant un transport sur une courte distance, une multitude de traces d’actions (stries, fissures, croissants de choc, traces de dissolution) à la surface des grains. Ces grains ont subi un transport fluviatile avec une forte énergie, un transport éolien. Les sédiments contiennent du quartz, d’hématites, de feldspaths et d’oolites ferrugineuses. Les grains de quartz ont évolué en milieux fluviatile et ont une source génératrice proche. Ils portent des traces d’actions de type mécanique et chimique. Une succession de phases actives et d’immobilisation a été identifiée.