Vol.21, N°5 (2022) - Article 14

Suivi multitemporel de l’évolution des plantes aquatiques envahissantes par télédétection au lac de Guiers, Sénégal

Le lac de Guiers constitue la plus grande réserve d’eau douce du Sénégal. Il joue un rôle important dans le maintien de la biodiversité, dans l’approvisionnement en eau de boisson et dans les activités agricoles, de pêche et de tourisme. Malgré ses multiples fonctions, le lac est sujet à une forte colonisation par les plantes aquatiques envahissantes qui nuisent à son bon fonctionnement. La mise en fonction du barrage anti-sel de Diama en 1986, a provoqué de sérieux problèmes d’eutrophisation des eaux du lac, d’envahissement rapide de son lit par la végétation aquatique. Cette étude a pour objectif de cartographier et de suivre la dynamique de la prolifération de la végétation aquatique au lac de Guiers, avant et après la mise en service du barrage de Diama. La démarche méthodologique est basée sur l’analyse de la dynamique interannuelle de la prolifération des plantes aquatiques sur le plan d’eau du lac de 1973 à 2019, en utilisant l’outil télédétection. L’indice de végétation par différence normalisée (NDVI) a été appliqué sur les images Landsat, suivi d’un seuillage basé sur la valeur minimale et maximale du NDVI. Les résultats montrent une régression de la végétation aquatique passant de plus de 5000 ha en 1977 à environ 1000 ha en 1985 avant la construction du barrage de Diama. La période « après barrage » est marquée par une extension de la végétation aquatique atteignant entre 2015 et 2019 des proportions trois (3) fois supérieures (environ 10 000 ha) à la superficie moyenne calculée sur la période « avant-barrage » (environ 3000 ha). Il ressort de cette étude que la dynamique de la prolifération des végétaux sur le lac est contrastée d’une année à une autre.

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