Vol.21, N°3 (2022) - Article 11

Pratiques de pêche de poissons et changement climatique sur le fleuve Niger à Niamey, Niger

À Niamey, la pêche occupe une place historique dans l’économie de la ville, l’équilibre alimentaire et nutritionnel des populations à travers l’apport substantiel en protéines animales des poissons. La pêche se pratique sur le fleuve Niger dans les bassins de pêche de Goudel, Gamkallé et Néni Goungou. Elle est affectée aujourd’hui par des aléas climatiques en particulier les fortes chaleurs, l’étiage précoce, l’ensablement, etc. Depuis quelques décennies, les quantités de poissons pêchés ont fortement baissé. Cet article cherche à caractériser les pratiques de la pêche, les changements qui affectent ces pratiques et d’évaluer leurs effets sur les communautés de pêcheurs de Niamey. La méthodologie utilisée dans cette étude combine quantités de poissons pêchés, données hydrologiques du fleuve, climat (température et pluie) et données d’entretiens collectées auprès des pêcheurs, des mareyeuses et les agents de la Direction de la Pêche et de l’Aquaculture (DPA) et professionnels du secteur de l’aquaculture au travers de l’utilisation des logiciels Sphinx Plus et Xlstat. Les paramètres hydroclimatiques (débit, température de l’air, pluviométrie) de Niamey n’influencent pas directement les quantités de poissons pêchés. Toutefois, ils s’associent aux paramètres environnements (ensablement, plantes invasives) et anthropiques (pollution, surexploitation). La baisse des quantités de poissons pêchés a fortement impacté les revenus des pêcheurs, bouleversant leur sécurité alimentaire et socio-économique. Les pêcheurs de Niamey, ont rehaussé les prix du kilogramme de poisson, changé leurs outils et techniques de pêche et augmenté la fréquence des séances de pêche. D’autres ont adopté l’agriculture, le commerce comme activités secondaires et stratégie anti-risque. On questionne dès lors la durabilité de ces stratégies de résilience et d’adaptation.

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