Cette recherche étudie les perceptions et adaptations des exploitants agricoles à la variabilité pluviométrique dans la commune de Ouaké (Nord-ouest Bénin). Pour ce faire, 120 ménages ont été enquêtés de façon aléatoire dans 17 différents villages répartis dans les six arrondissements de la commune. Des données annuelles de pluie de 1990 à 2019 (30 ans), ont été analysées pour la station de Natitingou (station la plus proche) en vue de caractériser l’évolution de la pluie dans le secteur d’étude. De même, les statistiques agricoles de 1995-2016 ont permis de montrer l’évolution des rendements agricoles. Les résultats montrent que les exploitants agricoles perçoivent les perturbations pluviométriques et les caractérisent en 3 types. Il s’agit de la baisse des cumuls de pluie, de la modification des débuts et des fins des saisons pluvieuses et de la fréquence régulière des séquences sèches. Ces modifications perçues entrainent des impacts tant sur les ressources en eau, le sol, la végétation, les éléments du système de culture pluviale que sur la vie socioéconomique des populations. Face à cette situation, plusieurs stratégies ont été développées par les exploitants à savoir les cérémonies aux divinités et sollicitation des faiseurs de pluies (52 % des répondants), les semis multiples ou semis échelonnées (35 %), les associations culturales (87 %), l’utilisation de variété culturale à cycle court (12 %), l’utilisation des engrais chimiques (89 %), l’augmentation d’emblavure (22 %) et les reboisements (3 %).