Vol.20, N°4 (2022) - Article 4

Caractéristiques des cuniculteurs du District d’Abidjan et sa banlieue, Côte d’Ivoire

La filière du lapin en Côte d’Ivoire est en croissance ces dernières années. Ce travail a pour but de donner les caractéristiques des cuniculteurs du District d’Abidjan et sa banlieue de la Côte d’Ivoire. Cette caractérisation s’est appuyée sur une phase de pré-enquête de trois mois allant d’avril à juin 2017 et d’une phase d’enquête sur deux années consécutives allant de juillet 2017 à juin 2019. L’étude a nécessité 216 cuniculteurs répartis dans trois zones différentes. Il s’agit de la zone urbaine et péri-urbaine du District d’Abidjan qui est la capitale économique de la Côte d’Ivoire et deux régions rurales voisines qui sont la Région du Sud Comoé et la Région de la Mé. Les cuniculteurs de ces trois zones ont été classés d’abord selon des paramètres socio-économiques à l’aide d’outils de Statistique descriptive élémentaire et ensuite, selon une classification ascendante hiérarchique (CAH). Ainsi, selon leurs origines 92,4 % des cuniculteurs interrogés étaient des ivoiriens et 7,6 % des non-ivoiriens. L’âge des cuniculteurs variait entre 20 et 60 ans pour 96,3 % des observations et 3,7 % pour les éleveurs âgés de plus de 60 ans. Les zones rurales regroupent les éleveurs les plus jeunes avec respectivement 68,2 % et 54,5 % dont l’âge varie entre 20 et 40 ans pour la Mé et le Sud Comoé. Le genre féminin représente 8 % avec 12 % pour la seule région rurale de le Mé. Environ 58 % des éleveurs sont en couple contre 42 % de célibataires. Parmi, ces éleveurs 86% ont à leur charge 1 à 5 enfants. Dans la zone rurale du Sud Comoé, 25 % des cuniculteurs ont plus de 6 enfants. Les cuniculteurs scolarisés représentaient 91 % dont, 32 % ont atteint le cycle supérieur et 36 % le secondaire. Au niveau économique, 37,5 % des cuniculteurs tiennent les ateliers cunicoles depuis 4 années et 26 % de 8 à 21 ans. Cependant, seul 27% des éleveurs ont pour activité principale la cuniculture. Ce taux est 2 fois plus élevé dans la zone urbaine d’Abidjan que celle des zones rurales. En ce qui concerne la typologie, 3 groupes distincts ont été observés. Le groupe des cuniculteurs à temps partiel ruraux ou périurbains (groupe 1) est en grande partie situé en zone rurale 68 % avec 54 cages mères (CM) en moyenne et 17 lapereaux vendus par CM. Le groupe des cuniculteurs à temps plein (groupe 2) regroupait 38 % des éleveurs et était dominé par les élevages en zone urbaines (67 %). Ceux-ci possédaient 45 CM et vendaient 2 fois plus de lapins que ceux du groupe 1 (P = 0,02). Le groupe 3 est celui des cuniculteurs à temps partiel urbain. Ils étaient en majorité situés en zone urbaine (67 %) avec moins de 5 années d’expériences. Le nombre de CM était inférieur à celui du groupe 2 de 13 cages (P = 0,02). Le nombre lapins vendu était identique à celui du groupe 1. La cuniculture est donc une activité économiquement rentable qui occupe plusieurs strates de la population active en Côte d’Ivoire. Elle peut ainsi contribuer efficacement à accroitre la couverture des populations en viande de qualité. De plus, elle ne présente pas d’impact négatif significatif sur l’environnement.

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