L’objectif de cet article est d’analyser les réponses sociales à la précarité hydrique dans la commune urbaine de Téra à partir des données quantitatives et qualitatives collectées entre 2017 et 2020 et traitées par les logiciels Sphinx Plus, Xlstat, ArcMap, Philcarto et Adobe Illustrator. Au Niger, après plus de cinquante ans de mise en œuvre de politiques dans le secteur de l’hydraulique, on constate que l’accès aux ressources en eau et leur maîtrise demeurent toujours un défi majeur. À l’Ouest du pays, dans le département de Téra, à cause des contraintes climatiques, hydrogéologiques, de l’insuffisance des investissements publics consacrés à l’implantation d’infrastructures hydrauliques et de l’augmentation de besoins consécutive à la forte croissance démographique, la question de l’accès à l’eau constitue un problème crucial. En ville comme en campagne, en dépit des différences territoriales et des modalités d’accès à l’eau, les populations sont confrontées à une forte précarité hydrique, elles s’adaptent en recourant à une solidarité hydraulique intercommunautaire qui porte sur la mutualisation des points d’eau entre quartiers, villages et entre villes et villages. Autour des points d’eau se construisent ainsi des territoires hydrauliques « virtuels » qui transcendent les limites administratives des quartiers et des villages en polarisant des usagers provenant des localités plus ou moins éloignées.