Vol.18, N°3 (2021) - Article 4
Modélisation hydrologique et son apport en situation de non-stationnarité et de données hydropluviométriques lacunaires, application au bassin versant du Nyong à Mbalmayo
L’objectif de cet article est de vérifier les performances du modèle SWAT à reproduire les écoulements en région équatoriale (cas du bassin versant du Nyong) en situation de changements d’occupation du sol. Pour cela, deux principaux types de données d’entrée ont été utilisés, à savoir : les données météorologiques (pluies, températures maximales et minimales, vents, humidité relative et insolation) du projet MERRA-2 et les données spatiales (images satellitaires, modèle numérique terrain et carte des sols de la FAO), lesquelles ont permis de reproduire les caractéristiques naturelles du bassin à une résolution spatiale adaptée aux objectifs de l’étude. La méthodologie adoptée repose sur l’usage du système d’information géographique libre (QGIS) combiné avec le modèle hydrologique SWAT pour effectuer des opérations de modélisation des écoulements à l’échelle du bassin versant, et l’outil SWAT-Cup pour optimiser les opérations d’analyse de sensibilité et d’incertitude. Le processus de calibration est réalisé aux échelles temporelles journalière et mensuelle au cours de deux périodes représentatives de deux situations différentes du point de vue de l’occupation du sol (1984-86 et 2008-2011). Pour ce qui est de la validation, la période 1980-1981 a été retenue pour la première calibration, et la période 2012-2014 pour la seconde. La première année de ces différentes périodes (calibration et validation) sert à la stabilisation du modèle et n’est pas prise en compte dans les comparaisons. Les résultats obtenus en calibration et en validation sont satisfaisants quelle que soit la période considérée. Les coefficients de corrélation entre débits observés et simulés oscillent généralement autour de 0,8. De même, l’indice de Nash est toujours supérieur à 0,65. Ces résultats confirment que le modèle SWAT peut être utilisé pour l’estimation des débits dans divers projets d’aménagements sur les cours d’eau non jaugés de la région. L’on pourrait également s’en servir pour prédire l’impact du changement climatique et des modes d’occupationdu sol futurs sur les écoulements, ce qui améliorerait la gestion des ressources en eau dans cette région.