Vol.17, N°5 (2020) - Article 1

Communautés de micromammifères terrestres des reliques forestières anthropiques à la périphérie ouest du Parc National de Taï, Côte d’Ivoire

La présente étude vise à déterminer la richesse spécifique et l’abondance relative des micromammifères terrestres dans trois reliques forestières anthropiques (relique forestière de Paulé-oula, relique forestière de Gouléako II et forêt sacrée) de la zone de Taï. Les micromammifères terrestres ont été collectés à l’aide d’outils et de méthodes standards. L’identification des animaux s’est faite principalement sur la base des données morphologiques. Elle a été confirmée par des analyses moléculaires pour ce qui concerne les espèces jumelles dont les caractères morphologiques sont faiblement discriminants. Au total, 196 spécimens répartis entre neuf espèces de muridés (Rongeurs) et six espèces de soricidés (Soricomorphes) ont été capturés. L’indice de diversité de Shannon (H’)observé dans la relique forestière de Paulé-oula estplus élevé que ceux enregistrés dans la forêt sacrée et dans la relique forestière de Gouléako II. Les valeurs de l’indice d’équitabilité (J’ > 80 %) montrent que le peuplement de micromammifères terrestres est équilibré dans l’ensemble. Les espèces typiquement forestières sont les principaux représentants des communautés de micromammifères terrestres. En effet, les espèces forestières telles que Hylomyscus simus, Praomys rostratus et Hybomys planifrons représentent 40,3 % des effectifs de capture. Elles ont été recensées dans tous les habitats. Seulement, 28 % des femelles capturées sont en phase de reproduction (allaitante ou gestante). Parmi les espèces recensées, Crocidura nimbae et Crocidura buettikoferi sont classées quasi-menacées (NT) selon les critères de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN). Les reliques forestières prospectées abritent encore un fond de faune relativement riche et représentatif des micromammifères terrestres caractéristiques des forêts de la Haute Guinée. Cette étude apporte des arguments additionnels pour justifier de la nécessité de conservation des fragments de forêts détachés du grand bloc que constitue le Parc National de Taï.

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