Vol.15, N°6 (2019) - Article 9
Évolution spatio-temporelle des phénomènes extrêmes en Haute Guinée (1950 - 2015)
Les inondations et les sécheresses ont constitué durant ces dernières décennies les principaux aléas climatiques en Guinée, surtout dans les zones qui recèlent de grandes potentialités en termes de développement économique et de maintien de la biodiversité dans la sous-région Ouest-africains. La Haute Guinée qui est aussi appelée haut bassin du Niger, est un exemple de ces zones qui connaissent en permanence des inondations et des sécheresses ; dites parfois catastrophiques (dégâts matériels, pertes en vie humaine) ; avec une fréquence très variable. L’objectif général de cette étude est de contribuer à la l’amélioration des connaissances sur l’évolution spatio-temporelle des risques de sécheresse et d’inondation en Haute Guinée. Les données journalières des précipitations des stations météo de Kankan, Faranah et Siguiri de la période de 1950-2015 ont été utilisées. Le travail a consisté d’extraire des indices climatiques qui peuvent nous renseigner sur les extrêmes pluviométriques à l'origine des inondations et des sécheresses en Haute Guinée, de déterminer leurs tendances et leurs variabilités spatio-temporelle en utilisant diverses analyses statistiques. Les analyses indiquent une tendance à la baisse des cumuls annuels des pluies, du nombre de jours de pluies et de l’intensité des pluies, un raccourcissement de la saison des pluies et une augmentation de la durée de la saison sèche. Les fortes pluies d’un jour et de cinq jours consécutifs ont une tendance à la hausse à Faranah (en amont du fleuve Niger) mais en baisse à Kankan et à Siguiri (en aval du fleuve Niger et ses affluents). Les mois de Juin, Juillet, Août et Septembre sont le mois qui enregistre les grands cumuls pluviométriques d’un jour et de cinq jours consécutifs de pluies. Ces mêmes mois correspondent à la période des inondations qu’a connues la Haute Guinée.