Vol.15, N°3 (2019) - Article 7
Interactions entre le couvert forestier et une population de cerf de Berbérie (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) réintroduite dans la réserve animalière du Parc National de Tazekka, Moyen Atlas oriental, Maroc
Le présent article porte sur l’évaluation de l’empreinte écologique d’une population de cerf de Bérberie (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) réintroduite dans une réserve close (541 Ha) du Parc National de Tazekka(PNTZ), sur la base d’indicateurs relevés sur le couvert forestier.La caractérisation du couvert végétal de l’enclos et l’estimation des dégâts causés par l’animal sur la végétation naturelle ont été évaluées sur un dispositif systématique de 43 placettes fixes (100 m 2 ) réparties selon une maille carrée (400 m x 400 m) dans l’espace géographique. Dans chaque placette, la végétation herbacée et arbustive a été caractérisée, en fin du mois d’Avril (période de végétation), de point de vue composition floristique et recouvrement des espèces, en combinant des échantillonnages de points quadrats et d’interception linéaire. Une comparaison de la diversité floristiqueentre l’extérieur et l’intérieur de l’enclosa été de même réalisée. La détermination de la charge d’équilibre a nécessité de faire une estimation de la biomasse accessible pour l’animal et les besoins de l’effectif des cerfs.Le couvert forestier de la réserve s’est avéré certes propice à l’installation du cerf mais a subi progressivement la pression d’herbivorie grandissante d’une population de cerfs en sureffectif. Les potentialités pastorales offertes par l’enclos transposées aux besoins de l’effectif de cerfs font état d’un déséquilibre, se traduisant par un degré de surpâturage de 23 %. Les recouvrements des stratesherbacée et arbustive sont actuellement faibles (respectivement 30,31 % et 20,88 %). Le nombre des espèces végétales et le recouvrement des espèces herbacées sont significativement supérieurs dans les zones externes par rapport à l’intérieur de l’enclos. Les dégâts affectent particulièrement l’oxycèdre (Juniperus oxycedrus), le chêne zèen (Quercus faginea) et l’arbousier (Arbutus unedo). Le présent travail soulève la contrainte de surpopulation en matière de gestion des populations d’ongulés conservés dans des espaces clos.