Le présent travail porte sur la réponse du maïs aux effets de réhabilitation de la fertilité des sols dégradés, par usage de la légumineuse Crotalaria juncea L. au Nord-Cameroun. Il vise en effet l’évaluation de l’effet d’inversion de la dégradation des sols et de baisse de rendements, à travers le système de culture sur couverture végétale (SCV) avec la crotalaire comme plante de couverture. Pour y parvenir, un dispositif expérimental en bloc de Fischer à 7 traitements et à 4 répétitions a été ainsi mis en place sur deux sites : Kodek et Zouana. Cette étude nous montre que 85 % de plants de Crotalaria juncea à Kodek et 75 % à Zouana ont des nodosités observables, avec respectivement 6,71 et 5,60 nodosités/plant et 61,96% et 51,22% de nodosités efficaces (à leghémoglobine). La valeur moyenne de remplacement en azote des exsudats du traitement Crotalaire-Maïs (CM) est de 40 et 38 kg N/Ha ; et celle de la minéralisation partielle du mulch de Crotalaria juncea (C) est de 196 et 184 kg N/Ha respectivement à Kodek et Zouana. Ce qui illustre bien que la crotalaire, en association comme en paillage, contribue à inverser la tendance de dégradation de la fertilité du sol, par l’apport d’azote pour la nutrition minérale des cultures. Ce qui s’est traduit en gain de rendements du maïs par rapport au témoin non fertilisé (N0) aussi bien en association (CM) soit 14,08 % à Kodek et 13,89 % à Zouana ; que sur mulch (C) soit 38,03 % à Kodek et 34,72 % à Zouana. Mais, pour vulgariser davantage ce système productif et protecteur de l’environnement, l’appui des pouvoirs publics et la concertation entre les acteurs (agriculteurs, éleveurs, etc.) sur les usages concurrentiels des sols sont importants.