Au Burkina Faso, depuis quelques années des associations, des entreprises et des scientifiques œuvrent pour la valorisation du bâti en bloc de latérite taillé ou scié. Toutefois les performances thermiques de ce type d’habitat, bien que meilleur que le parpaing nécessite des améliorations, notamment en réduisant les échanges thermiques par le toit et les parois, par l’utilisation des panneaux de plâtre. En raison de la faible ductibilité du plâtre et son coût nous avons envisagé son renforcement par la fibre de Kénaf, plante abondante au Burkina Faso et dont la culture est maîtrisée par les paysans burkinabé. Pour ce faire nous avons élaboré un matériau composite à base de plâtre, sable et des fibres de Kenaf. L’objectif visé est de réaliser des formulations à base de ces matières premières afin d’obtenir des faux plafonds et des cloisons (placo-plâtre) pour un usage dans le bâtiment au Burkina Faso. Des éprouvettes cylindriques et prismatiques ont été utilisées pour des mesures de conductivité thermique, de compression, et de flexion. La conductivité thermique augmente avec le taux de sable et n’est pas sensible aux 1 % de fibres de kénaf ajouté. Les essais de compression ne montrent pas d’influence notable du taux de sable ou de fibres de kénaf sur le module dynamique ou la résistance à la compression. L’ajout de Kénaf et de sable montrent une influence sur la ductilité du plâtre lors des essais de flexion. Avec 1 % de Kénaf, il apparaît notamment une résistance résiduelle modifiant le type de rupture en flexion. Des observations au microscope optique ont été effectuées sur des faciès de rupture des éprouvettes de flexion et montrent que les fibres se répartissent de manière homogène et plutôt sur la longueur des échantillons.