Vol.13, N°5 (2017) - Article 9

Le rôle de dispersion des grands mammifères en forêts tropicales : cas de l’éléphant dans la dissémination et la régénération des plantes au Parc National d’Azagny, Sud de la Côte d’Ivoire

Dans le Parc National d’Azagny, au sud de la Côte d’Ivoire, des relevés botaniques ont permis de 648 espèces végétales. Parmi elles, 282 sont consommées par l’éléphant. Les fruits de 94 d’entre ces 282 sont consommés par ce grand mammifère. Parmi ces 94 espèces, Parinari excelsa, Sacoglottis gabonensis, Irvingia gabonensis et Balanites wilsoniana, dont les fruits sont très appréciés et les graines rejetées sans dommage à travers les crottes, ont été retenues pour analyser le rôle de l’éléphant dans la germination, la croissance et la régénération de ces plantes, à travers des tests de germination, dans trois milieux différents (fermé, ouvert et marécageux). Quelque soit le milieu dans lequel nous nous trouvons, le temps de pré-germination des graines issues de crottes d’éléphant est beaucoup réduit par rapport à celles non issues de crottes. Les taux de germination également sont les plus élevés dans les trois milieux pour les graines issues de crottes d’éléphant. Nous constatons également que ce soit en milieu fermé, marécageux ou ouvert, les vitesses de croissance des jeunes plants issus de crottes sont plus élevées que celles des jeunes plants non issus de crottes. Ces résultats montrent qu’à travers ses crottes, l’éléphant joue un rôle important dans la régénération, la dynamique des espèces « loxodontochores » et le maintien de la diversité végétale. L’éléphant, avec sa constante mobilité, tout en déféquant, déverse les graines et favorisent leur germination dans des milieux différents. La disparition progressive des éléphants pourrait entrainer l’extinction des plantes dont la dissémination des graines est assurée par ce dernier dans le Parc National d’Azagny.

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