Vol.13, N°4 (2017) - Article 2
Étude, à travers deux cas, des risques d’ensablement des réservoirs hydroélectriques des hautes terres de Madagascar, par l’utilisation des radio-isotopes 210Pb et le 137Cs
L’énergie hydroélectrique est la source d’énergie renouvelable la plus exploitée à Madagascar. En 2011, elle a assuré 54 % de la production d’énergie électrique du pays. Cette richesse énergétique est menacée par le changement climatique et la dégradation de l’environnement. L’envasement est l’un des risques majeurs. Ainsi, en concertation avec l’équipe de la JIRAMA, deux barrages des hautes terres de Madagascar ont été étudiés : Mandraka et Antelomita. La technique utilise les radio-isotopes de l’environnement (210Pb et le 137Cs) associés aux processus de sédimentation dans les deux réservoirs de barrages. Les deux radio-isotopes permettent de tracer la géochronologie rétrospective des couches de sédiment déposé, de moyen-terme ( 50 ans) pour le 137Cs au long-terme ( 150 ans) pour le 210Pb. Le prélèvement a été fait en 2012. Pour chaque site, deux carottes de sédiment ont été prélevées. Pour déterminer les pics gamma de basse énergie du 210Pb (à 46,5 keV) et du 137Cs (à 661,6 keV), un spectromètre gamma de type N, de marque ORTEC a été utilisé. Le temps de comptage de chaque échantillon a été fixé à 24 heures. Les mesures ont été réalisées à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN-Madagascar). En plus, des analyses granulométriques et des matières organiques ont été effectuées au Laboratoire du département URED / DASTE, Centre National de l'Energie des Sciences et des Techniques Nucléaires (CNESTEN-Maroc). Dans cette étude, nous avons choisi le modèle à flux constant et à sédimentation constante (CF-CS : Constant Flux, Constant Sedimentation) pour déterminer la chronologie correspondante. Au cas où il y a une discontinuité sur la courbe de décroissance, le profil est divisé en deux parties, et le modèle CF-CS est appliqué séparément sur les parties supérieure et inférieure pour obtenir la chronologie correspondante. Les résultats sont alors validés par la position du pic du 137Cs dans les carottes. En moyenne, 0,70 cm.a-1 de sédiments est déposés dans le réservoir de Mandraka, contre 0,90 cm.a-1 pour celui d’Antelomita. Vue les résultats obtenus, le réservoir hydroélectrique d’Antelomita nécessite un suivi de près par rapport à celui de Mandraka. Si on veut pérenniser ces infrastructures, il faudrait maintenir et protéger la végétation du bassin versant pour Mandraka. Tandis que, le cas d’Antelomita nécessite des mesures de protection en limitant le flux de migration dans le bassin versant, ou en améliorant la gestion des terres par des méthodes conservatrices.