Vol.13, N°3 (2017) - Article 18

Maintien de l’équilibre entre la demande et l'approvisionnement durable des feuilles de Maranthacee : cas des forêts environnantes de Kinshasa en R. D. Congo

Les feuilles de « Marantacées » sont l’un de PFNL très exploités depuis des années par les populations en RDC. Autour des grands centres urbains cette exploitation, prioritairement marchande, génère d’importants revenus aux récolteurs qui bénéficient d’une demande permanente. Les feuilles de marantacées sont utilisées comme emballages dans plusieurs préparations de mets traditionnelles (viande, poisson, courge, arachide, chikwangue, etc.) qu’on appelle localement le « Liboké ». Malgré l’importance de ces feuilles, il n’existe pas d’informations sur leurs exploitation par conséquent il n’existe pas non plus une stratégie d’exploitation durable de cette ressource pour les producteurs. Cette recherche a poursuivi trois objectifs : d’abord d’évaluer le niveau de la demande en feuilles ensuite la disponibilité de ces feuilles dans les zones de collecte, et finalement proposer aux récolteurs qui se montreront fortement dépendants de ce PFNL, un scénario de production durable, la domestication. Pour se faire, deux enquêtes par questionnaire ont été conduite. La première, liée au premier objectif, auprès de 200 consommateurs de mets emballés dans les feuilles à Kinshasa, la seconde auprès de 75 producteurs de feuilles dans 6 villages approvisionnant les marchés de Kinshasa. L’analyse de données grâce au logiciel SPSS 21.0 a révélé que les consommateurs de Liboké peuvent réduire sensiblement jusqu’à renoncer à la consommation (8 cas sur 10) si l’emballage change. Cette préférence indique que la demande en feuilles marantacées est importante. Dans les zones de récolte, l’analyse a montré que la déforestation, et l’accroissement du nombre de récolteurs sont les principaux facteurs qui réduisent la disponibilité des feuilles. L’analyse de la dépendance par la régression, a en fin renseignée l’existence d’un groupe des récolteurs fortement dépendants du revenu des feuilles (au moins 40 % de leur revenu global). Par conséquent ce groupe devrait être considéré comme cible pour tout essai de domestication de marantacées.

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