La présente recherche a pour objectif d’évaluer l’impact potentiel des changements climatiques sur la répartition spatiale des habitats de Afzelia africana et Khaya senegalensis qui sont deux espèces ligneuses fourragères soumises à de fortes pressions anthropiques dans le bassin versant de la Sota (BVS). Le modèle MaxEnt (maximum entropy) a servi à la modélisation des habitats de ces espèces fourragères en utilisant leurs points de présence et des variables bioclimatiques. Pour les projections climatiques futures, trois modèles de circulation générale (Global Circulation Models : GCMs) parmi les plus recommandés ont été utilisés. Il s’agit des modèles CCCMA (Canadian Centre for Climate Modeling and Analysis), HadCM3 (Hadley Centre for Coupled Model version 3) et CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization). Pour tous ces modèles, les projections faites pour 2050 ont été utilisées sous le scénario d’émission A2. Les résultats de la modélisation montrent que la précipitation annuelle est le paramètre bioclimatique qui a le plus contribué à la prédiction de la distribution des habitats des espèces étudiées. Ces résultats suggèrent que les changements climatiques impacteront différemment la distribution des habitats de ces espèces dans les aires protégées et dans les terroirs villageois. L’impact des changements climatiques sur les habitats favorables à ces espèces sera moins important du point de vue de la variation de leurs superficies que celui de leur répartition spatiale dans le bassin versant de la Sota.