Vol.12, N°4 (2016) - Article 10

Difficultés d’accès à l’eau potable dans la ville de Zinder, Niger : causes, conséquences et perspectives

La faible pluviosité dans la région de Zinder, ville sahélienne recevant moins de 500 mm de pluies par an et la situation de celle-ci sur un socle cristallin jeune, affleurant et peu perméable sont les principaux facteurs limitant la disponibilité de l’eau potable pour la ville. La faible disponibilité de la ressource implique alors des difficultés d’accès, d’autant plus que la population croit rapidement. Cet article traite de la problématique de l’eau dans la ville de Zinder, deuxième centre urbain du Niger. Il vise particulièrement à décrire les systèmes de production et de distribution et analyser les difficultés d’accès à l’eau potable. Une classification des quartiers, basée sur la position topographique et la proximité au réservoir (château d’eau) est ainsi établie pour étudier les conditions d’accès à l’eau. Les résultats montrent que les points d’accès sont insuffisants (1 robinet pour 18 habitant et une fontaine publique pour 264 habitants) et que le réseau de distribution souffre d’un dysfonctionnement à cause de la faiblesse de pression d’eau qui ne permet pas de desservir les quartiers situés en altitude et les quartiers excentrés. Ces difficultés d’accès sont accentuées par le délestage, mode de gestion adoptée par la société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN), ainsi que par les jeux des revendeurs spéculateurs qui stockent l’eau pour la revendre lorsqu’elle manque. En conséquence, le prix de l’eau peut varier du simple au décuple selon les quartiers. Les quartiers de hauteur et les quartiers excentrés sont les plus durement affectés par la pénurie, et donc par la cherté. La permanence du problème d’accès à l’eau crée un malaise social qui se traduit par des émeutes, parfois très violentes, pour l’eau. Quelques perspectives sont ici proposées pour une résolution des problèmes à court et à long termes.

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