Vol.10, N°4 (2014) - Article 4

Etude des répercussions de la pollution industrielle sur la riziculture dans la plaine de Laniera à Antananarivo, Madagascar

Face au développement urbain à Antananarivo, l'agriculture urbaine et péri-urbaine est exposée à la pollution industrielle. Les industries spécialisées dans le textile déversent leurs eaux usées dans le système d'irrigation, et polluent directement les champs de rizières à proximité des zones industrielles. Après 3 ans de suivi, l'effet de la pollution est variable et fonction de la situation et du processus industriel. Pendant la saison sèche, la pollution est très prononcée, alors que pendant la saison de pluie, les effets de dilution ont des impacts très importants sur la qualité de l'eau d'irrigation. Les effluents sont généralement colorés en bleu par le procédé de lavage de jeans, et sont riches en matières organiques en suspension. La qualité des effluents varie dans la journée : le pH de 3,9 à 10,6 et la conductivité électrique de 452 à 3620 µS / cm. Notre étude a pour but d’analyser la qualité de l'eau d'irrigation et d’observer les effets de la pollution sur les sols, les compositions chimiques des plants de riz et sur la production. En début de la saison culturale, l’effluent résulte une diminution du pH et une forte salinité dans les rizières. Le complexe absorbant du sol est chargé lentement en sodium. L'analyse de la paille montre un déséquilibre nutritionnel dans le plant de riz, notamment l'accumulation de potassium : K (14,5 à 22%), N (0,44 à 0,7%), du Ca (0, 42 à 3%), Mg (0,02 à 0,95%), Na (0,35 à 0,8%), P (200 à 561 ppm). Quand la pollution est très élevée, on observe un allongement du cycle et une forte nutrition azotée. Le rendement en riz obtenu est faible (< 2t/ha), tandis que le rendement recueilli dans la plaine de Laniera peut atteindre jusqu’à 5t/ha.

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